Nous avons atterri à l’aéroport de Kolkata (Inde) le 7 avril 2011 vers 17h, après un vol de 3h. Première impression en descendant de l’avion, il y a une drôle d’odeur dans l’air que nous ne saurions identifier… Personnellement, je suis excitée à l’idée de découvrir ce nouveau pays, sa culture, mais craintive à la fois : Vais-je m’adapter à autant de différences? Vais-je apprécier ce monde à part? Arrivée au comptoir devant l’agent d’immigration, je n’arrive pas à comprendre ce qu’il me dit avec son accent cassé. Avec son air dépassé, et ses yeux perçants, il finit néanmoins par me remettre mes documents. Jens et moi allons ensuite récupérer nos bagages, où tout le monde se regroupe, sans respect pour l’espace de chacun et ça sent l’homme! Et il y a toujours cette odeur persistante, un peu déplaisante, qui nous suit. Malgré tout, c’est vraiment au moment où nous avons franchi les portes extérieures que j’ai compris où je venais de débarquer. Juste devant nous, un franc soleil couchant, orangé et vif, qui se fraie un chemin au travers du banc de poussière. Le bruit interminable des klaxons qui donnent l’impression de hurler au mondier. Un tourbillon d’individus qui se déplace sous une chaleur accablante, dans un décor vaste et pollué. Des animaux qui se prélassent, alertes mais peu soucieux de leur environnement. Des gens qui crient, d’autres qui sourient, la plupart des passants avec des regards intenses et soutenants, et que dire de tous ces saris aux couleurs éclatantes! C’est à cet instant que j’ai pris une grande respiration et que j’ai réalisé qu’il n’y a avait pas d’odeur particulière dans l’air, qu’il n’y avait pas d’accent différent chez l’agent d’immigration, que personne n’avait envahit l’espace de qui que ce soit au comptoir à bagages. En fait, mon choc à l’arrivée fut de constater que tous les acquis, tout ce que je sais et qu’on m’a enseigné, ne me serait pas tellement d’une grande utilité ici… Comme si le temps s’était arrêté en Inde, malgré l’évolution du reste de l’humanité.
Nous voici donc arrivés en Inde, le fameux “Sous-continent”! Et nous avons maintenant trois mois bien compté pour tenter de nous réconcilier avec notre propre construction du monde…
KOLKATA (du 7 au 11 avril)
Notre séjour à Calcutta s’est relativement bien déroulé, exception faite d’un rhume qui m’accable depuis notre départ de Kuala Lumpur. Notre chambre est simple et sécuritaire, sans cependant démontrer aucun signe de propreté. Les gens qui travaillent à l’hôtel sont quelque peu intrusifs, venant cogner à notre porte pour la moindre raison: “Voulez-une bière?”, “un thé?”, “du papier de toilette?”, “quelque chose à acheter?!!” Sinon, on se sent confortable, dans le quartier où les backpackers se retrouvent, rue Sudder. Nous avons profité de notre première journée afin de visiter le “Memorial Victoria”, principale attraction, située au sud du quartier Maidan. Il s’agit d’un impressionant bâtiment, pratiquement trop beau pour le secteur environnant. Le jardin est superbe, l’aménagement parfait et surtout, c’est le silence complet. J’y aurais passé davantage de mon temps, à apprécier la tranquilité et la beauté de ce décor enchanteur.
Plutôt, nous avons marché beaucoup les jours suivants. Étant enrhumée, je n’avais pas beaucoup d’énergie, alors nous avons restreint nos activités. J’ai tout de même eu de la difficulté à apprécier ce qui s’offrait à moi. C’est bruyant, bondé, sale et poussiéreux. Personne ne semble réaliser la piètre condition dans laquelle il se trouve, ignorant aisément les mendiants, les enfants qui s’agrippent au passage, les hommes qui se douchent aux bornes-fontaines en pleine rue, la nourriture sur le sol recouverte par les mouches, les marchés et ses odeurs atypiques, les femmes qui font la lessive dans les trous d’eau, les vaches, les chèvres, les chiens, les coqs et j’en passe, qui se promènent au travers de toute cette agitation, un vrai Cirque! Bref, beaucoup de stimuli et de situations inusitées en une seule image demeureront nos impressions de Calcutta!
Nous avons tout de même découvert une ville active, un héritage britannique omniprésent sur le plan de l’architecture et une rue commerciale des plus intéressantes où hôtels et restaurants 5 étoiles nous ouvrent chaleureusement leurs portes, le temps d’un thé ou d’un café. Nous avons entre autres découvert un excellent restaurant Italien, où nous avons volontiers dégusté un verre de vin Indien, le Sula. Sinon, le reste du temps, nous avons mangé dans le même minuscule resto situé près de notre hôtel, qui sert d’excellents plats typiques. C’est également l’endroit où, par des après-midis beaucoup trop chauds, nous nous sommes réfugiés le temps d’une Kingfisher (bière populaire). Notre séjour dans la capitale de West Benghal ne devait pas dépasser plus de 2 jours, mais comme tous les trains étaient complets, ce n’est que le lundi suivant notre arrivée que nous avons finalement pris la route en direction de Darjeeling.
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